Tours, Place Foire-le-Roi
Une première fontaine fut édifiée sur la place Foire-le-Roi en 1512 dans la lignée des autres fontaines construites dans la ville. Cette fontaine est très peu connue. La seule chose certaine est qu’elle possédait une forme pyramidale. Aucune représentation connue ne permet de donner plus de détails quant à cette première fontaine. Elle fut rapidement remplacée par une nouvelle fontaine. Bâtie en 1561, elle fut réalisée à l’instigation de Philibert Babou de La Bourdaisière [Domec, 1987, p. 796]. Possédant un hôtel particulier sur la place Foire-Le-Roi, le surintendant des finances voulait faire comme son illustre prédécesseur et rival Jacques de Beaune qui avait fait construire une fontaine devant son hôtel particulier. Sa mort en 1557 empêcha cependant Philibert de voir son œuvre se réaliser. La construction de la fontaine fut entreprise 4 ans après sa mort. Une série d’actes fut passée en 1561 dont un marché établi le 30 mars 1561 entre les maire et échevins de la ville et Philippe Prévost Duplessis, receveur des aides et tailles de Touraine, pour l’édification de la fontaine selon les plans établis [Renumar, 30 mars 1561].
La fontaine se composait d’un bassin octogonal réalisé en pierre de Foucault, de Semblançay ou en une autre pierre dure. En son centre s’élevait un piédestal comprenant 4 colonnes d’ordre dorique réalisées en marbre. Elles étaient ornées de bases et chapiteaux en bronze. Sur les chapiteaux reposait un entablement en marbre composé à la manière des temples antiques d’une architrave, d’une frise et d’une corniche. Les colonnes du piédestal étaient reliées entre elles par des arcades. Le tout était paré de bas-reliefs représentant des nymphes et naïades [Domec, 1987, p. 797]. Trois conques, une grande et deux plus petites venaient compléter la structure. Elles avaient été confectionnées dans la même pierre que celle utilisée pour la cuve et le piédestal [Renumar, 30 mars 1561]. Plusieurs artistes tourangeaux œuvrèrent à la fontaine. Les sculptures des marbres furent confiées à Jean II Juste. La ville employa également le fondeur Jean Gaville qui fut chargé de réaliser en bronze les nymphes et naïades [Giraudet, 1885, p. 139]. En 1584, Marc Meslier, fondeur, se proposa de faire fondre les éléments en cuivre qui avaient été ôtés de la fontaine pour réaliser une croix qui serait placée au sommet de la pyramide. Pour la confectionner, il demanda l’autorisation de retirer la croix de la fontaine de Beaune pour qu’elle puisse servir de modèle [Giraudet, 1885, p. 294].
À une date inconnue, la fontaine de Babou de la Bourdaisière fut remplacée par une autre fontaine. Un dessin de 1835 montre à voir une composition plus simple comprenant une simple colonne corinthienne. Elle était, semble-t-il, issue d’un monastère ou d’un cimetière. Une quatrième et dernière fontaine fut édifiée sur la place Foire-le-Roi en 1835. La nouvelle fontaine fut surmontée d’un vase Médicis en fonte. Elle fut cette fois-ci installée plus au sud de la place, où elle est encore visible aujourd’hui [Domec, 1987, p. 799].
Bibliographie et sources
Domec Pierre, « Les six fontaines Renaissance de Tours », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 41, 1987, p. 783-804.
Grandmaison Charles-Louis, Documents inédits pour servir à l’histoire des arts en Touraine, Paris, Dumoulin, 1870.
Gasse Paul, « Quelques notes relatives au réservoir des eaux de Saint-Avertin dit la Belle Fontaine située devant l’église Saint-Étienne, place de l’Archevêché », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, 1915, p. 154-159.
Giraudet Eugène, Les artistes tourangeaux, architectes, armuriers, brodeurs, émailleurs, graveurs, orfèvres, peintres, sculpteurs, tapissiers de haute lisse, notes et documents inédits, Tours, Impr. de Rouillé-Ladevèze, 1885.
Base Renumar, 30 mars 1561